Mercredi 7 avril 2010 ; Mirebeau.

Publié le par Paul-Marie Coûteaux

Barbe, je dois partir dès demain pour Paris, F-O. Giesbert m’invitant une nouvelle fois (la deuxième en deux mois, chose étonnante) à son salon littéraire « Vous aurez le dernier mot », diffusé sur France 2 vendredi vers minuit, mais pré-enregistré demain jeudi - je n’aime pas ces pré-enregistrements, qui se prêtent trop bien aux coupures, et interdisent toute saillie… Y aller ? J’ai dit oui, puisqu’il d’agit d’un débat sur Eric Zemmour, attaqué de toutes parts pour mal-pensance, et que je suis pour ainsi dire commis à sa défense, j’ai, bien entendu, accepté- je n’ai d’ailleurs refusé que deux fois semblable invitation, je ne peux le faire trop souvent sous peine de disparaître du paysage. Mais vais-je pouvoir mettre en doute, sur les médias officiels ?

Au fond, si je me plie à ce genre de mascarade, ce n’est pas seulement pour « exister », comme on dit dans le métier, où quiconque perd cet ultime instrument de légitimité moderne qu’est devenu le « vu à la télé » est rejeté dans le néant ; c’est aussi que j’ai confiance dans le bon sens des Français ; ils rient ou hurlent avec les loups, certes, en général, mais ils n’en sont pas dupes pour autant… Je fais  confiance au décryptage des rares Français qui regardent ce genre d’émission, et qui flairent désormais d’assez loin les manipulations d’usage. Un sondage, réalisé par la SOFRES, me réconforte sur le sujet : il ne se trouve que 24% des Français pour estimer que les médias rendent compte honnêtement de l’actualité - autrement dit les trois quarts des Français se méfient, à tout le moins…  Il est vrai qu’ils se méfient de tout, puisqu’il ne se trouve que 23% des sondés pour faire confiance aux partis politiques pour « améliorer les choses », mais c’est un (presque) autre sujet.

J’ai donc préparé ce soir un petit dossier Zemmour, et, sachant bien qu’il ne me sera guère possible de glisser plus d’une et peut-être deux idées, compte justement prendre pour angle d’attaque cette curieuse bien–pensance médiatique qui non seulement s’interdit elle même, mais interdit à tout journaliste de dire les choses telles qu’elles sont : au fond le système médiatique verrouillé d’aujourd’hui est d’abord dirigé contre lui-même.

Publié dans Extraits du journal

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