Semaine 19 /2011 (du 9 au 16 mai)
Lundi 9 mai deux mil onze. Chabreville sous le soleil et sa splendeur intacte; l'allée de peupliers, l'allée de tilleuls, la terrasse, la vue, le coucher du soleil sur les collines et leurs frondaisons lointaines…
Conversations sur l'Egypte. Alain, qui vient d'y passer six mois et a parfaitement saisi les ressorts du "printemps arabe" me raconte l'exaspération populaire devant les incroyables exemples, sans fin répétés, des prévarications dont presque tous les ministres sont coupables -ainsi le scandale auquel donna lieu l'an dernier le changement obligatoire des plaques d'immatriculation : leur coût est de 20 livres, elles furent imposées à tous au coût 120 livres, la différence allant sur les comptes suisses que possède la nomenklatura du ministère responsable, ministre inclus. … Il en va ainsi, je crois, dans tous les pays arabes; c'est à tout le moins ce que j'en ai vu toujours et partout. N'y aurait-il pas d'Etat solide sans une morale solide, une morale du désintéressement et du Service, telle que l'imposa la chrétienté ? Dans les pays capitalistes une minorité accapare les richesses privées, dans les autres un autre genre de minorité, une camarilla d'Etat coupée du peuple accapare les richesses publiques ; l'Etat-nation à la Bodin (Bien Commun, Nation souveraine, Etat impartial) fut le modèle de tous les Etats, mais jamais ce modèle ne fut respecté -de temps en temps en France, en sorte que la France fit école, mais pas toujours…
Pour en revenir à l'Egypte, et aux pays arabes en ébullition, il semble bien que le déséquilibre social (les inégalités, mais aussi la surpopulation de jeunes, la plupart désoeuvrés, et par dessus tout la différence entre la richesse moyenne des rives nord et sud de la Méditerranée, écart que les images, la télévision et le tourisme étalent à longueur de jours), ne peut conduire qu'à des explosions à répétition, comme il semble s'en produire de nouveau en Tunisie ces jours-ci. Explosions que ne pourront contrôler que l'armée ou les mouvements intégristes -avec, dans le meilleur des cas, une sorte de partage des rôles entre les deux, comme en Turquie, laquelle pourrait bien redevenir la référence et la grande puissance méditerranéenne. Et, quel que soit le scénario, des flux migratoires redoublés. De ce point de vue, les trémolos admiratifs de la bonne presse devant le "printemps arabe" -mais j'entends de tous côtés : "A table ! " ; chic, chic, car j'ai grand faim…
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Mardi 10 mai deux mil onze. - Beau temps continu; lu ce soir un long moment (Mémoires de Jacques Foccart) sur les pierres de la terrasse, appuyé contre le bassin, près de la fontaine, jusqu'à ne plus y voir.
… les trémolos de la bonne presse sur le "printemps arabe", disais-je, tombent légèrement à côté de la plaque : au lieu d'une très improbable démocratie, c'est une instabilité sans doute durable qui s'installe sur toute la rive sud; ou bien faut-il dire des Tunisiens qui migrent en grand nombre ces jours-ci qu'ils "fuient la démocratie" ?
C'est l'aveuglement habituel quand tout est jugé à l'aune des droits de l'homme, et que nos médias, comme notre diplomatie, sont placés sous le haut commandement de M. Bernard Henri-Lévy relayant M. Kouchner. En réalité, le prétendu printemps arabe est le prodrome d'une instabilité à la faveur de laquelle se révéleront sans doute les frustrations arabes, et, partant, les déséquilibres méditerranéens; le récent attentat de Marrakech (qui fit dix sept morts dont, finalement, huit Français), signale que l'exaspération populaire est montée d'un cran. Il faut dire que, au Maroc, à ce que j'ai pu voir à plusieurs reprises, les Français se conduisent fort mal, multipliant les provocations et les mauvais comportements en tous genres, y compris du genre sexuel. C'est particulièrement vrai des innombrables bobos installés à Marrakech, justement, dont l'étalement des richesses (on parle des fêtes somptueuses que donnent M. Bergé et ses amis, ou M. Strauss Kahn et sa femme dans leur ryad (qui serait plutôt un palais), sans parler des épisodes scandaleux de la Mamounia), et dont l'insouciante insolence est parfaitement criminelle. Tout cela peut suffire à expliquer les attentats, qui n'ont pas besoin d'être organisés et couverts par une organisation terroriste, AQMI ou autre : l'exaspération suffit à former de toutes parts des terroristes isolés ou formés en petits groupes, en dehors de tout contrôle. Marrakech est un symbole : le choc de la richesse amorale et de la pauvreté vertueuse (par indignation et frustration), est la ligne d'horizon; tout ce que l'on voit augure moins d'une réconciliation des nations riveraines autour des valeurs de la démocratie et des droits de l'Homme que de désordres et de violences que nous sommes de moins en moins en mesure de maîtriser. Qu'une bombe y éclate n'a rien d'étonnant.
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Mercredi 11 mai deux mil onze. Ivresses inépuisables de Chabreville et, tout alentours, de ce coin des Charentes exceptionnellement vert, vallonné, gras, moëlleux - comment dire ? Il y a un point où la gloire de la toute la création ne peut plus se dire; mes phrases, en tous cas, sont trop inférieures à ce trop plein de splendeur, et d'émotion : simplement, je ne trouve pas les mots; passé un point, on ne peut que contempler - je ne suis que trop fait pour la contemplation, qui me prendrait des heures si je me laissais aller, ne sachant d'ailleurs si elle est un vice ou bien une vertu…
(ou faut-il parler d'oraison ? Elle aussi commence quand les mots disparaissent…)
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Jeudi 12 mai deux mil onze. Chabreville. - Beau temps continu, exceptionnellement clair - et toujours, côté ouest, ces flamboyantes tombées du soleil, suivies des retombées du soir dans toute la gamme des ors; puis montent les nuits qu'on dirait d'été si elles n'étaient délicieusement fraîches, et que, après dîner, je reviens contempler, elles aussi. Mais, une fois encore, les mots viennent à manquer. Comment nommer les oiseaux invisibles qui, l'un après l'autre, relayent les pépiements du jour, chantant en sourdine parmi le croassement des grenouilles -et comment décrire le fourmillement de la nuit, la brume blanche que la lune tamise, le silence qui s'élève ici de toute la terre ?
Travaux : force courrier; reprise des sédiments de notes anciennes pour de Gaulle II, énième retaillage du plan -ah certes, ce livre sera tissé, mais je vais sur les 800 pages… Correction des articles des Cahiers 13; articles (encore un pour VA, un autre pour l'AF; préparation de mes trois émissions, la semaine prochaine, pour Courtoisie; tenue de ce journal, qui prend beaucoup trop de temps -mais dire ou tenter de dire les jours qui passent, c'est surtout cela qui, ces jours-ci, m'attire à ma machine…
Et les lectures; et tout le temps que l'on passe ici aux repas, aux apéritifs dans le salon blanc, au café dans le salon rouge. Il y a ici une réception tous les jours, soit en ce château, soit dans quelque demeure alliée des environs - elles sont hélas beaucoup trop agréables; à quoi s'ajoutent les conversations avec AFA, à lui seul une sorte de musée vivant de la civilisation française; et les visites de maisons -sept cette semaine, car je crois bien que je ne vais pas tarder à m'installer à mon tour dans ces parages bénis, plutôt que de traîner en mon coin aride du Poitou, ma toute neuve et douloureuse solitude; et les grands coups de téléphone reçus et donnés, sur la colline (seul endroit, dieu merci, où les communications passent); et les promenades, et les contemplations… Tout cela fait que je ne travaille que six heures par jour, quand il en faudrait au moins deux fois plus.
Enregistré "Alexandre Balus" de Haendel. Admirable air de Jonathan.
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Vendredi 14 mai deux mil onze. Charentes. - C'est une année à roses; ici aussi on en voit de toutes parts, sur les murs et le long des jardins, quelquefois aux bords des routes, dans les villages et leurs alentours.
A ses hôtes, aux commerçants de Montmoreau, à ses amis rencontrés ici ou là, AFA me présente toujours, et malgré mes protestations répétées, comme "un ancien député souverainiste qui veut réunir Marine le Pen et l'UMP"; ce qui me place quelquefois dans une position embarrassante. Oui, mais souvent, l'interlocuteur répond que c'est exactement ce qu'il faudrait faire. Certes, certains se taisent, désapprouvant en silence; mais d'autres approuvent à qui mieux-mieux - certain fleuriste remportant la palme. J'ai deux fois entendu dire cette chose bien simple : comment se fait-il que la droite patauge encore dans le vieux piège de Mitterrand, trente ans plus tard ?
(30 ans après : on célèbre beaucoup sur tous les médias ces jours-ci le glorieux 10 mai 81, comme une sorte de fête nationale qui ferait désormais l'unanimité. C'est bien l'aspect le plus sournois du piège dans lequel est tombé la droite française (et même toutes les forces authentiquement républicaines) en acceptant la stratégie miterrandienne du "cordon sanitaire" contre un FN qu'elle favorisait en sous-main : à la coupure électorale s'ajouta une coupure de la droite d'avec le peuple de droite, qui stérilisa tout travail intellectuel, en sorte que la pensée dominante, bourgeoise plus que bohème, s'installa tout à l'aise…)
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Samedi 15 mai deux mil onze. - déjà ! Retard sur tous les fronts - sauf celui de ce for interieur; affolement général.
Pourtant, passé hier une partie de la journée à la Rochefoucauld où l'adorable duchesse, qui est venue déjeuner à Chabreville l'autre jour, s'est mise en tête de me faire visiter, et peut-être acheter un bel hôtel particulier dans le centre du village -lequel est d'ailleurs une petite ville, et magnifique. Folie, bien entendu, car cet achat supposerait que je vende tout ce que je possède; mais il me faut m'imaginer que je vais quitter Mirebeau, où je ne pourrai certes plus vivre aussi agréablement maintenant que je suis seul, et je me dis que cette visite sera un premier acte dans ce nécessaire changement psychologique. Bref, je n'ai pas résisté au désir de cette visite, qui m'a heureusement un peu douché : l'hôtel est certes admirable, avec sa grande cour fleurie autour de laquelle sont disposés les appartements (à la façon méditerranéenne, on tourne le dos à la rue); mais comme tout est délabré ! Qui installer là dans toutes ces pièces, outre mes solitudes ? Il me faudrait embraquer tous mes amis dans l'aventure. Ai renoncé.
Le plus agréable fut le déjeuner au château, le duc étant cette fois présent. Il y avait aussi un parent d'une branche dite cadette (mais considérable semble-t-il, quoique je m'y perde un peu), qui fait des recherches dans les archives de la famille, nombreuses et bien tenues, sur la vie d'un la Rochefoucault qui fut rien moins que lapidé; d'autres membres de la famille furent persécutés, au point que la vieille race faillit s'éteindre. Faire disparaître un sang et un nom: n'est ce pas ce qui se nomme un génocide ?
Le duc, j'y reviens, est, dans son grand âge, d'une remarquable beauté - il le fut toujours, à ce que l'on dit. Il parle peu, m'a beaucoup impressionné et, pour tout dire, m'a beaucoup fait songer…
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Dimanche 16 mai deux mil onze. Retour à Mirebeau en écoutant à la radio les péripéties de l'affaire Strauss-Kahn, tombée ce matin comme la foudre. Et certes le sujet présente bien des intérêts -et passionne déjà tout le monde. Argent, sexe et pouvoir, un vrai polar. Mais M. Strauss Kahn reste innocent aussi longtemps qu'il n'est pas jugé; de cette présomption d'innocence, d'autant plus nécessaire que tout repose sur le témoignage d'une seule personne, il est effrayant de voir comme la presse américaine fait peu de cas : raison de plus pour nous retenir de trop en dire. A cela s'ajoute que l'hypothèse d'un traquenard n'est pas à écarter, les services du monde entier sachant fort bien que le passé du personnage, le connu et le moins connu, a tout pour l'accabler, et qu'il était en somme facile d'atteindre Achille au tendon. Reste que, quelles qu'en soient les suites, c'est une mauvaise nouvelle pour les socialistes, mais aussi pour la France; et même pour l'Europe, et notamment l'UE; voyons cela.
Mauvaise nouvelle pour l'Europe, qui, traditionnellement, a toujours joué un rôle majeur au sein du FMI, rôle que M. Strauss-Khan a amplifié en acceptant (et en faisant accepter à son conseil d'administration) de voler au secours de pays de l'euroland en grande difficulté -là où les grandes banques, et un autre directeur du FMI, auraient mis des conditions bien plus draconiennes… DSK a d'autant plus sauvé l'euro (et donc, l'Union européenne dont l'euro est la principale ossature) que l'Allemagne n'aurait sans doute jamais accepté la mise en place de mécanismes de solidarité financière, d'ailleurs interdits par les traités, sans l'engagement du FMI. DSK parti, l'institution financière internationale est entre de toutes autres mains -cela, à l'orée d'une période partout décrite comme cruciale, justement, pour l'Europe. C'est la thèse du complot, que, faisant feu de tous bois, raniment tout à coup quelques caciques du PS, ceux-là mêmes qui ont sans fin répété qu'ils ne croyaient pas aux complots… Manipulations et traquenards sont pourtant aussi vieux que la politique, tant il est vrai que les Grands Etats sont des monstres froids, qui y recourent bien plus souvent qu'on ne le voit ou qu'on ne veut le voir. D'ailleurs, il est piquant de voir que tout-à-coup notre classe dirigeante mondialo-américanophile découvre ce que sont les Etats-Unis... Reste que, complot ou pas, l'UE perd une carte maîtresse, pour aujourd'hui et pour demain, car il semble bien que sa traditionnelle prééminence dans l'institution soit désormais révolue…
Mauvaise nouvelle pour la France ensuite, dont l'image est ternie d'ores et déjà. M. Coppé assure aujourd'hui que M. Strauss-Kahn "ne représente pas la France"; peut-être, mais il représente à tout le moins la France officielle : c'est bien le Président de la République qui a poussé sa candidature, et l'a fait d'abondance -connivence qui n'étonna pas autant qu'on aurait pu croire, puisque c'était donner bien du prestige et du pouvoir à l'un de ses concurrents. Il est vrai que les deux hommes ont souvent été associés dans l'esprit public -et par de nombreux journaux, telle la revue "Le Meilleur des Mondes" qui, en octobre 2006 publia un entretien croisé entre les deux hommes, révélant leur communauté de vues… L'un et l'autre représentent bien une certaine France où, recouvrant l'ancienne culture d'Etat, le mélange de bling-bling, de "culture Fouquet's en "culture Rolex" et les péripéties très people de la vie privée ont bel et bien recouvert l'ancienne culture d'Etat. Que cette "nouvelle France" coupée de la vie des peuples, fasse une nouvelle fois la une des journaux du monde entier est pour nous tous un coup, dur et sec.
Mauvaise nouvelle enfin pour les socialistes, dont les réactions, et la solidarité réaffirmée sur tous les tons, montrent bien qu'ils faisaient corps avec le personnage, au point de prendre le risque de se laisser emporter par ce qu'il représente, et de devoir assumer au grand jour ce passage de la Force tranquille, à l'arrière fond rural et terrien qui leur avait donné la victoire tant célébrée de 1881, à la récente Porsche tranquille, déclinable en tranquille palais de Marrakech, et autres images fâcheuses qui ne sont que trop relayées aujourd'hui par celle d'une luxueuse suite dans un hôtel de Manhattan -dont le prix certes fait débat : certains parlent de 550dollars la nuit, d'autres de 3000; mais quelle idée de prendre une suite quand on dispose d'un luxueux appartement dans le même Manhattan !
Quoi qu'il arrive, coupable ou pas, M. Strauss-Kahn aura révélé tout un visage du PS : quand la nouvelle est tombée, j'ai d'abord pensé à Mamon, ce dieu de la richesse facile qui, lorsqu'il règne sur les esprits, détruit toute limite. Certes, le FMI manie d'immenses sommes; mais n'est-ce pas justement le problème, incommensurable depuis que, voici quarante ans, l'argent n'est plus gagé sur quelque valeur que ce soit, en sorte qu'il s'en créé sans fin ? La possibilité de créer de l'argent à gogo, et le sentiment de toute puissance qu'elle donne à quelques individus qui survolent tous les peuples de la terre et tranchent de leurs destins par l'argent (les crédits accordés ou pas), coupe de la réalité elle-même, et détruit tout sentiment des limites; et ce qui parle dans cette affaire très new-yorkaise, c'est bien le no limit soixanthuitard qui a tant modelé les années 70 et 80 en France, relayé par l'explosion de la masse monétaire, je veux dire de monnaie non gagée transformée en flots d'argent facile entre les quelques mains de ce que le peuple nomme sans y distinguer grand chose "le monde de la finance". Pour ces "élites mondialisées" tout est devenu possible, sans qu'aucun principe de réalité, aucun principe de morale traditionnelle et de modération y mette des bornes. Rappelons-nous que "tout est possible" fut le principal slogan de la campagne du PS en 1974 : c'est la marque d'une époque, d'une "culture", ou d'une morale, ou plutôt de leur absence : disons d'un comportement. Tout est possible, sans frontière et sans limite, voilà bien la fadaise qui nous fut vendue pendant une ou deux générations, modèle accompli reconnaissant tous les droits et bien des pouvoirs à une classe mondialisée vivant en apesanteur, dans un déracinement absolu -lequel fut même théorisé sous le nom de "nomadisme libérateur" par un autre socialiste, Jacques Attali..
Reste, bien sûr, à établir les faits, mais, quels qu'ils soient, il est fort instructif que ce personnage opulent ait été le favori du "parti des socialistes", qui est, plus encore que"la droite libérale", le parti de l'argent. Du matérialisme en tous les cas, si vite perverti, quand toute morale républicaine s'évapore en obsession des biens, de la consommation, et finalement en ploutocratie générale. Il est d'ailleurs significatif que, pour ce parti, tout problème social, toute dysfonction du service public, toute question politique a pour cause le manque d'argent ("de crédits") et pour solution universelle l'argent -"débloquez les fonds!"… Tout au long du XXème siècle, les socialistes n'auront fait que parler d'argent, participant à cette marchandisation du monde qui désormais s'emballe -au détriment de toute justice sociale d'ailleurs. En somme, PS était fait pour tomber dans les bras de Mamon : on ne pouvait pour lui rêver pire catharsis. A moins qu'elle ne l'en libère ?
(Il y aurait tant de choses à écrire sur le socialisme, les socialistes et les infortunes de Mamon… mais j'arrête ici pour aujourd'hui, mes yeux se fermant tout seuls; arrivé tard à Mirebeau, il m'a fallu arroser longtemps les jardins si asséchés qu'ils en devenaient tristes, de sorte que je ne me suis mis à la machine qu'à presque minuit; encore voulais-je écrire tout autre chose, et qui restera sans doute le plus marquant de la journée : deux des trois maisons que j'ai visitées ce matin en Charente étaient, bien qu'habitées, et même assez belles dans leur extérieur, dans un état de délabrement, de désordre et, même, de saleté que je n'aurais jamais imaginé; dans quels capharnaüm vivent certains Français ! Mais cela n'a rien à voir, ou presque rien, avec le "patron" du FMI, sur lequel je reviendrai demain…)