Dimanche 16 octobre 2011
Primaires, suite et fin. Il y aurait de quoi se mettre en colère devant pareille imposture : ce sont en fait des élections privées, dont l'esprit paraît fort éloigné des institutions de la Vème République : l'impression est partout donnée que l'élection présidentielle est affaire de partis, ce quelle n'est justement pas; mais d'un homme et d'une femme qui, avec un projet d'ensemble, une incarnation, une équipe, se présente au peuple français dans son entier. Ces jours-ci, après les épisodes de cohabitation, le quinquennat, et le niveau où l'actuel président de la république a rabaissé sa fonction, ne serait-ce que par le fait de sa personne, c'est encore un peu de l'esprit de la Vème République qui s'évapore…
Viens d'ailleurs d'envoyer sur ce sujet le communiqué suivant :
"Les primaires du parti socialiste ont révélé la sclérose de notre système politique et l'abandon de l'esprit même de nos institutions.
D'une part, un taux de participation prometteur en dit long sur l'impatience des Français à faire entendre leur voix, et leur exaspération devant le continuel dénis de démocratie. Au crépuscule d'une présidence qui fut la seule, avec celle de V. Giscard d'Estaing, à ne pas juger bon de recourir au référendum, élément essentiel de notre démocratie dont il faudrait au contraire élargir l'usage, et après la gifle que M. Sarkozy a infligée à notre peuple en biffant à Lisbonne le non des français lors du referendum de 2005, les Français veulent enfin pouvoir s'exprimer. Pour le faire, beaucoup d'électeurs qui ne sont pas socialistes ont saisi l'occasion de cette consultation -y compris parmi ceux qui s'apprêtent à voter pour Marine le Pen, notamment des souverainistes et des gaullistes séduits par la modernité des thèmes soulevés par Arnaud Montebourg.
D'autre part, l'écho qu'a reçu ce succédané de démocratie témoigne d'une déliquescence générale des principes républicains les mieux assurés. L'ouverture de mairies et de bâtiments publics au bénéfice d'élections privées a nié le principe de neutralité du service public, neutralité également oubliée par les grands médias complaisants ou complices d'une captation de l'opinion au bénéfice d'un parti, d'autant plus scandaleuse que, dans le même temps, des candidats déclarés, grands ou petits, sont pratiquement exclus des grands organes d'expression et d'information. Nié aussi le principe de citoyenneté, quand il suffit d'exhiber sa carte du PS pour voter avant l'age légal, ou sans avoir la nationalité française à laquelle la citoyenneté reste et doit rester attachée. Nié l'esprit de nos institutions, dont le Général de Gaulle a voulu qu'elles fussent dégagées du système partisan, quand tout est fait pour donner à entendre que l'élection présidentielle est un concours entre partis.
Seule Marine le Pen, en élargissant sans cesse le rassemblent des Français sur l'unique souci de la France, en répétant qu'elle n'est pas candidate du Front national mais soutenue par lui comme par d'autres, en se présentant au suffrage des Français en femme indépendante de toute oligarchie, reste authentiquement fidèle à l'esprit d'une l'élection suprême qui justement devra rétablir l'indépendance de la nation en même temps que l'autorité, la neutralité et l'impartialité de l'Etat."
Rompre en visière, disaient les chevaliers du Moyen-Age…