Samedi 2 avril deux mil onze ; Paris.

Publié le par Paul-Marie Coûteaux

Le plus bruyant, il faut dire, est le déchaînement contre notre appel à l'union des nationaux, d'une batterie de graphomanes estampillés deboutrépublicains, qui, à la moindre alerte se précipitent sur leurs claviers, leurs mèles, leurs sites pour appuyer sur le bouton "République en danger", en rappelant doctement le logiciel de la démocratie, ou du gaullisme bien compris (qui ne saurait en aucun cas etc…), ou les règles du Rassemblement national qui, bien entendu, "ne saurait souffrir nul extrémisme", et surtout pas "cette extrême droite qu'a toujours combattu de Gaulle" - ce qui, au passage, est faux : le Général fit sa première conférence publique au cercle Fustel de Coulanges, tenu par les plus droitiers de l'Action Française des années 20, puis il ouvrit grand ses bras, à Londres, aux Ligueurs et Cagoulards, dont le précieux Rémy, chargé aussitôt du contre-espionnage, ne fermant au contraire les portes de la France Libre qu'au pauvre Cot, ancien ministre de Blum qu'il jugeait justement trop compromis avec le Système; et faut-il rappeler que le Général s'emportait régulièrement contre ceux qui, à la création du RPF, refusaient d'y admettre les personnalités compromises avec Vichy ? Ainsi de suite, jusqu'à constituer en 1962 un Gouvernement dont l'un de ses ministres Michelet, disait qu'il était composé pour moitié de monarchistes… L'amusant, c'est que ces "gaullistes" prétendument orthodoxes, comme il y en a tant autour de NDA oublient  que, comme ils le font pour moi aujourd'hui, on a toujours fichu à la figure du Général ces sortes de "rappel à l'ordre républicain", cette "intégrité républicaine"  qu'il ne cessait, selon les républicanistes de profession, de transgresser; même quand de Gaulle rétablissait la République, en 1958, les Républicains de bon ton, type NicolasDupontistes criaient à la dictature et défilaient dans les rues; comme les démocrates, quand il instaura le référendum firent le beau contre le pouvoir personnel… Tous ces gardiens des tables de la Loi devraient réfléchir un peu plus avant d'écrire - ou bien écrire un peu moins; et lire davantage.

Soit dit par parenthèse, il me semble  que la facilité du scribouillage sur internet crée une nouvelle race de scripteurs à tout va qui publient (au sens : rendent publiques leurs moindres pensées, ou colères, ou admirations, ou exécrations) sans avoir à retourner leurs plumes dans l'encrier - ni, bien entendu, se soucier le moindrement de style. A la première tempête dans la mare, la race des commentateurs internautiques, qui est à la politique ce que les demi-mondains sont au vrai monde, se répand comme le chiendent après la pluie… Aucun style, peu d'érudition le plus souvent, et quelquefois nulle jugeote : tel celui-ci qui fait semblant de croire que le RIF s'aligne sur Marine le Pen, et s'imagine défendre la République contre l'Hydre qu'elle incarne tout en admettant qu'il n'y a pas grand chose à lui reprocher, elle, mais que, tout de même, "elle porte l'extrême-droite dans ses gênes"; faut-il conclure que la République réhabilite le principe héréditaire ?

(Je fais bien de m'en tenir, sur le chapitre de la "République" au maître Jean Bodin, c'est à dire au Primat absolu du Bien Commun; car pour ce qui est de la suite, c'est plutôt la pâtée pour les chats. En tous cas, le solécisme RIF = Marine le Pen = Jean-Marie le Pen = extrême-droite = nazisme, qui agite ces petits poissons dans leur bocal "républicain" ne contribue guère à débroussailler les esprits sur le chapitre de la République, ni celui de la Démocratie …) 

Publié dans Extraits du journal

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G
<br /> Cher Paul, tu écris :<br /> <br /> "faut-il rappeler que le Général s'emportait régulièrement contre ceux qui, à la création du RPF, refusaient d'y admettre les personnalités compromises avec Vichy ?"<br /> <br /> Crois-tu qu'il a eu raison ? A admettre ceux-là, n'a-t-il pas éloigné bien d'autres, combien plus utiles ?<br /> <br /> Crois-tu que la création de ce RPF fut concluante pour CDG ?<br /> <br /> Crois-tu que "tout CDG qu'il fut", il ne s'est pas trompé ?<br /> Et cette expérience ne fut-elle pas plutôt contraire à tout ce qu'il imaginait pour la France ?<br /> <br /> La création d'un parti où l'admission regrêtable de tous ceux qui interdirent par leur présence "douteuse", par l'extrêmisme ou la compromission, fut-elle salutaire pour la réussite de cette<br /> réconciliation du peuple ?<br /> <br /> Réconciliation ou rassemblement, peuvent-ils se faire avec les "extrêmes" de tout poil qui divisent plus qu'ils n'agrègent !<br /> <br /> Résultat,un échec inutile, qui plus est, classant CDG dans une action, même si elle fut brève, de chef de parti, catalogué comme appartenant à un clan qui n'était absolument pas le sien...<br /> <br /> Non, CDG n'aurait jamais dû se compromettre dans une telle cohabitation car ceux qui avaient contribué à la Résistance et à l'élaboration du programme du CNR ne pouvaient y trouver leur place... ce<br /> qui l'a éloigné de sa démarche pourtant toujours précise dans ses écrits et ses discours !<br /> <br /> Il s'est bien rendu compte de la dérive de son mouvement et a pris une sage décision quand il a constaté qu'il ne pourrait remédier à la mauvaise "distribution"...<br /> <br /> CDG atypique est inclassable car il fut toujours l'Homme de la Nation et du Peuple... c'est la raison qui fait qu'aujourd'hui tout le monde le vénère... n'en faisons pas une icone, il fit des<br /> bourdes, tel son parti, mais il fit aussi tout le reste... mais, dans l'entourage, là aussi... enfin bon !<br /> <br /> Il dirait peut-être s'il revenait : l'OAS, bras armé des Services secrêts de l'OTAN m'a raté, les Etats-Unis = mai 68 et Pompidou m'ont "tuer"...<br /> <br /> Quel chef d'oeuvre ton "Traité de savoir disparaître à l'usage d'une vieille génération"... rien à retirer, rien à ajouter... Reviens, Paul, ils sont devenus fous !<br /> <br /> Bien à toi, GB<br /> <br /> <br /> <br /> CDG soucieux de la réconciliation nationale s'est fait piéger par l'illusion "du grand pardon" accordé à tort... il savait pourtant bien que "l'esprit de Vichy" était celui du OUI à la soumission,<br /> et que le NON à cette soumission qu'il faudrait toujours tenir pour essentiel leur était impossible à brandir !<br /> <br /> <br />
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