Mercredi 30 mars deux mil onze. - Alliance des Patriotes : les retombées d'une bonne dépêche de l'AFP.
Cela n'a donc pas traîné : hier après-midi, une dépêche de l'AFP reprend en partie la motion d'orientation du RIF sur l'Union des Patriotes en vue d'un gouvernement de salut public incluant toutes les forces qui refusent le fatalisme mondialiste, désormais principal criterium pertinent du débat politique, rassemblement, union, ou alliance devant inclure bien entendu Marine Le Pen. La motion n'est pas reprise entièrement - sont fâcheusement oubliées, parmi les forces auxquelles nous faisons appel, les gaullistes de l'ex-RPR restés à l'UMP , et les parlementaires réunis dans l'amicale dénommée "la Droite Populaire", de même que les cercles issus du Pôle Républicain, mais la lecture du texte complet, mis en ligne sur le site du RIF depuis hier, révèle son équilibre et, une fois encore, l'évidence de la démarche qu'elle propose pour les législatives qui suivront l'élection présidentielle d'avril 2012. Cette percée vient à son heure, et je ne suis pas fâché que nous soyons les premiers, avec une belle unanimité (moins une voix) à oser briser le tabou, que plus rien ne justifie désormais, contre le Front National tel que le transforme à vive allure Marine Le Pen. Que n'en change-t-elle pas le nom - ce qui se fera, il est vrai, lorsque nous annoncerons le nom du cartel électoral qui se substituera au cours de la campagne à celui des partis membres. La ligne est nettement tracée, je crois au bon moment.
Il s'agit d'une alliance, d'une proposition de partenariat, de l'esquisse d'une nouvelle force patriotique et nécessairement plurielle. Le comprendra-t-on ainsi ? Tout dépend du nombre et de la qualité de ceux qui nous rejoindront au fil des mois à venir. De toutes façons, les recompositions sont en cours, consonnant avec les multiples urgences et menaces politiques auxquelles la nation est confrontée; qu'il s'agisse de la recomposition de la droite (qui n'est guère ma préoccupation principale attendu que je tiens moins que jamais que l'opposition droite/gauche, si elle n'est certes pas effacée, passe cependant au second plan), ou qu'il s'agisse de la constitution d'un "Rassemblement des Français sur la France", comme disait le Général, dans les deux cas, le nouveau Front National est incontournable. Autant en prendre acte les premiers, avant que les évolutions et l'évidence n'imposent ce fait aux esprits les plus réticents, ou engoncés dans les schémas passés.
J'ai mesuré le risque, ai songé au vers de René Char : "Va vers ton risque : à te regarder, ils s'habitueront" ; je ne vois pas, au fait, que ce risque soit inconsidéré. Que reprocher à Marine le Pen, à ce qu'elle dit ou écrit, où trouver un quelconque mot inadmissible ? On pouvait reprocher certaines choses à son père, et je l'ai fait constamment; mais il faudrait réhabiliter le principe héréditaire pour attribuer à la fille les mots et les pensées de son père, et je ne vois pas que la défense de la république passe par la réhabilitation du principe héréditaire -ou je n'ai décidément pas bien compris ces Républicains-là, tel Dupont Aignan, qui nous répond ce matin en nous fichant la République à la figure. La Rés-publique telle que je l'entends, le primat du Bien Commun, et la démocratie semblablement, ne supposent pas l'exclusion d'un quart des Citoyens - d'autant que ce quart compte bien de ceux qui, justement, entendent assurer le primat du Bien Commun face aux empiétements des oligarchies de tous poils, nationales, européennes et internationales. D'ailleurs, il me paraît de plus en plus que l'exclusion du Front National par le Système est une figure de l'exclusion systématique du peuple par lesdites oligarchies dominantes. Quand on songe que ces exclusions se font au nom de la République et de la Démocratie !