Dimanche 8 novembre 2009 ; Mirebeau.
Enorme masse de papiers, dossiers, coupures de journaux anciens, petits carnets en tous genres ouverts, rarement achevés, accumulés en désordre au fil des vingt dernières années ; sur l’un d’eux, je trouve avec émotion cette note : « Connaître et comprendre l’époque ; définir en ses termes propres , et faire aimer aux Français une politique qui serve la France, en la déduisant de l’Histoire, de la philosophie, de la littérature, de la poésie aussi, et de l’imaginaire, où toute politique est nécessairement et bienheureusement plongée : ma vocation ; ne plus me consacrer qu’à cela. »
Daté du 18 juillet 1989, au moment où je commençais à préparer le discours que la Président de la République devait
prononcer à Valmy, à l’occasion du « bicentenaire de la Révolution» et que l’Elysée avait demandé au ministère de la défense Nationale, et Jean-Pierre Chevènement, grand ordonnateur. Les souvenirs m’étreignent. Vingt ans après, retombe l’habituel torrent de l’inutilité ; que de mots, que de mots pour tenter d’illustrer la politique de la France, de la faire comprendre en la baignant de poésie, de littérature, de philosophie, d’histoire - tout cela, alors que nous avions gagné à la loyale, lors du référendum de 2005, pour glisser finalement dans cet imparable totalitarisme qui, le président tchèque venant de donner l’ultime signature, sera scellé une bonne fois le 1er décembre prochain…