Jeudi 1er juillet 2010 ; Mirebeau.

Publié le par Paul-Marie Coûteaux

Calme et solitude revenus ; très beau temps, au petit matin ; reprenant mon manuscrit sur la Belgique, j'ai dû tout à l'heure m'interrompre pour essayer de trouver dans quel arbre et, ceci fait, sur quelle branche est installé le rossignol qui occupe tout le silence depuis ce matin –et depuis l'aube, au point qu'il m'a très tôt réveillé. Impossible de l'apercevoir; mais pourquoi chercher à voir cet invisible ? On dirait que c'est le chant du ciel…

Ma "lettre ouverte à Régis Debray", Espérer contre tout,  a bien peu de succès. (Mais, compte tenu de ses incroyables imperfections de forme, faut-il s'en plaindre ?). Il y a sans doute ceci : tous, tous, tous, jusqu'au pauvre Saint Robert !, croient que la France, l'Europe, la Civilisation telle que nous l'avons reçue, et jusqu'à présent acceptée, sont bonnement mortes. Du chaos à venir, auquel certes nous n'échapperons pas, ils pensent que nous ne réchapperons plus jamais - nous, je veux dire la France. Or, elle réchappera - dans quinze, trente, soixante ans, nul ne le sait ; et nul ne sait ce que sera ce nouveau nous... Que d'impiété dans leur incapacité à faire face au devoir de tout héritier, chercher les métamorphoses possibles à travers quoi pérenniser l'héritage. Il y aura encore une France que l'on pourra dire France, une civilisation que l'on pourra dire sans doute chrétienne - mais différemment, certes. Il y aura un XXIIème siècle aussi sûrement que le jour se lèvera demain matin. Il faut oser concevoir le monde d'après le chaos. Eux ne veulent rien voir : pas leur affaire, puisqu'ils meurent. (figure logique de la pensée progressiste : avant moi, pas grand chose, après moi, c'est-à-dire après l'ère du perpétuel Progrès, rien…)

Publié dans Extraits du journal

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